Les taupes sont des petits mammifères fouisseurs qui vivent dans des galeries souterraines. Elles sont souvent considérées comme nuisibles par les jardiniers et les agriculteurs à cause des taupinières qu’elles forment en évacuant la terre. Mais à quelle heure sortent-elles de leur terrier ? Quels sont les facteurs qui influencent leur activité ? Quelles sont les conséquences de leur présence sur l’environnement ? Voici quelques éléments de réponse.
Le rythme circadien des taupes
Les taupes ont un rythme circadien, c’est-à-dire un cycle biologique d’environ 24 heures qui régule leur alternance entre veille et sommeil. Ce rythme est endogène, c’est-à-dire qu’il est produit par leur horloge interne, et non pas par les stimuli externes comme la lumière du jour. En effet, les taupes ont une vue très faible et ne perçoivent pas les variations de luminosité. Elles se fient plutôt à d’autres signaux, comme la température, l’humidité ou le bruit, pour adapter leur comportement.
Les périodes d’activité et de repos des taupes
Les taupes ne sont pas strictement nocturnes ni diurnes. Elles ont des périodes d’activité et de repos qui se répartissent tout au long du cycle circadien. Selon les études, ces périodes varient entre 2 et 6 heures, avec une moyenne de 4 heures d’activité suivies de 3 heures et demie de repos. Ces périodes ne sont pas fixes et peuvent se décaler selon les saisons, le climat ou le stress. Les taupes sont donc capables de sortir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, selon leurs besoins et leurs opportunités.
Les facteurs qui influencent l’activité des taupes
L’activité des taupes dépend principalement de deux facteurs : la disponibilité de la nourriture et la reproduction.
La nourriture : Les taupes se nourrissent essentiellement de vers de terre, qu’elles chassent dans leurs galeries ou à la surface du sol. Elles consomment environ 50 % de leur poids par jour, ce qui les oblige à être constamment à la recherche de proies. La disponibilité des vers de terre varie selon la saison, la température et l’humidité du sol. Les taupes sont donc plus actives lorsque ces conditions sont favorables, c’est-à-dire au printemps et à l’automne, lorsque le sol est humide et riche en matière organique. En été, lorsque le sol est sec et dur, les taupes se réfugient dans des galeries plus profondes et moins fréquentées. En hiver, lorsque le sol est gelé ou enneigé, les taupes ralentissent leur métabolisme et entrent en état de torpeur.
La reproduction : Les taupes sont généralement solitaires et territoriales, sauf pendant la période de reproduction, qui s’étend de février à avril. Les mâles quittent alors leur territoire pour chercher des femelles, qu’ils localisent grâce à leur odorat. Les femelles acceptent le mâle pendant quelques heures, puis le chassent après l’accouplement. La gestation dure environ un mois, et la femelle met bas entre 2 et 7 petits dans un nid douillet situé dans une galerie profonde. Les petits restent avec leur mère pendant environ deux mois, puis partent à la recherche de leur propre territoire. La reproduction est donc une période où les taupes sont plus actives et plus visibles à la surface.
L’impact des taupes sur l’environnement
Les taupes ont un impact positif et négatif sur l’environnement.
L’impact positif des taupes
Les taupes jouent un rôle écologique important dans les écosystèmes souterrains. En creusant leurs galeries, elles aèrent le sol, favorisent le drainage de l’eau, mélangent les couches de terre et apportent de la matière organique aux racines des plantes. Elles participent ainsi à la fertilité du sol et à la biodiversité. Elles contribuent aussi à réguler les populations de vers de terre, qui peuvent être nuisibles en excès, et de certains insectes ravageurs, comme les larves de hannetons ou de courtilières. Elles sont elles-mêmes la proie de nombreux prédateurs, comme les rapaces, les renards, les fouines ou les serpents, et participent ainsi à la chaîne alimentaire.
L’impact négatif des taupes
Les taupes sont souvent considérées comme des nuisibles par les jardiniers et les agriculteurs, qui leur reprochent de dégrader leurs cultures et leurs pelouses. En effet, les taupinières peuvent endommager les semis, les racines ou les bulbes des plantes, et rendre le sol inégal et difficile à travailler. Les galeries peuvent aussi favoriser l’invasion d’autres rongeurs, comme les campagnols ou les mulots, qui peuvent causer plus de dégâts que les taupes. Les taupes peuvent également transmettre des maladies ou des parasites, comme l’échinococcose ou la leptospirose, aux animaux domestiques ou aux humains.
Conclusion
Les taupes sont des animaux fascinants, qui ont développé des adaptations remarquables pour vivre sous terre. Elles ont un rythme circadien endogène, qui leur permet d’alterner entre des périodes d’activité et de repos selon leurs besoins et leur environnement. Elles sortent à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, selon la disponibilité de la nourriture et la période de reproduction. Elles ont un impact positif et négatif sur l’environnement, en participant à la fertilité du sol et à la biodiversité, mais aussi en dégradant les cultures et les pelouses. Il existe des moyens naturels ou mécaniques pour se débarrasser des taupes ou limiter leurs nuisances, sans avoir recours à des produits chimiques ou toxiques.